« Que les taxis se rassurent : le gouvernement les protège. » C’est, en substance et résumé par Le Figaro, le message envoyé par le législateur après les mobilisations de la corporation en janvier dernier et les négociations qui ont suivi. L’objet du litige ? L’essor fulgurant des véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC), qui marcheraient de manière un peu trop ostensible sur les plates-bandes bien fleuries des taxis. Au-delà du contentieux économique, cette querelle est un cas d’école pour qui s’interroge sur les enjeux du numérique urbain. En effet, l’émergence des VTC est très directement liée au numérique, s’appuyant sur les smartphones pour proposer des courses en quasi-temps réel. Et c’est précisément là que le bât blesse.
Le monopole légalisé
En effet, les taxis étaient jusqu’alors protégés par la loi, comme les seuls véhicules habilités à être hélés dans la rue et donc à pouvoir prendre des courses en temps réel. Mais comme le précise le président de la puissante Union nationale des industries du taxi, interrogé par Les Echos :
« Sans délai, grâce aux smartphones, les réservations des VTC équivaudraient à des commandes immédiates. Cela constituerait un contournement de la loi de 2009 et mettrait en péril la profession de taxi très réglementée et conditionnée à l’achat d’une plaque qui vaut aujourd’hui 230.000 euros. »
Et de préconiser un délai minimum d’une heure entre la réservation d’un VTC et le début de la course… D’autres, plus pragmatiques, demandent un délai d’une demi-heure…
Le gouvernement, dans sa grande mansuétude, ne réclamerait aux VTC qu’un petit quart d’heure d’attente…, qui représenterait tout de même une perte de 95 % du marché, selon le secrétaire général de la Fédération française de transport de personnes sur réservation. Difficile d’évaluer la pertinence de ce chiffre. Mais il témoigne relativement bien de l’importance prise par les « opportunismes » numériques, ces agilités des citadins nomades s’appuyant sur leur smartphone pour gérer leur quotidien de manière plus fluide.
Lire la suite sur Trajectoires Fluides, le blog du Groupe Chronos