Déambuler dans les rues de « sa » ville sans être ralenti par les touristes, les badauds, les poussettes et les vieux… Vous en rêviez peut-être ? Les performers d’Improv Everywhere l’ont fait !
Une file pour les touristes, une autre pour les « natifs » : le tour est joué, séparant les piétons [supposés] les plus lents des autres, aficionados de la vitesse sur bitume. Et quel meilleur terrain de jeu que New-York pour expérimenter cette segmentation de la chaussée ?
On rigole, on rigole, mais on en est finalement pas si loin. Doit-on sacrifier la nature conflictuelle/interactive de la ville sur l’autel de la fluidité ? Un peu partout dans le monde, les segmentations modales ressuscitent les fantasmes fonctionnalistes d’Harvey Wiley Corbett (cf. un de mes derniers billets Chronos : Ma ville en l’air) ; au point que certains n’hésitent pas à parler « d’apartheid spatial » pour évoquer cette « sectorisation des déplacements » (entendu lors d’un atelier du Certu consacré au partage de l’espace public).
Excessif ? Certainement, mais peut-être suffisamment pertinent pour que l’on cherche un juste milieu entre apaisement et coexistence des flux.
Et puis finalement, ne peut-on pas trouver du plaisir dans le slalom urbain ? ;-)