« Gare aux gares de banlieue qui s’égarent en non-lieu ! »
Voici, résumé en une phrase et quelques allitérations, le pitch d’un premier article publié dans la revue Urbanisme (n°382 – janvier-février 2012) à l’occasion d’un dossier sur « Les gares du Grand Paris Express« . Un sujet évidemment brûlant, comme l’explique Thierry Paquot dans son édito :
[…] Améliorer les transports publics franciliens s’avère essentiel pour le bien-être des habitants et impératif pour celui de la planète ! Des décisions ont d’ores et déjà été prises. Ce dossier ne peut envisager de les traiter toutes, aussi se focalise-t-il sur les gares, dont le chantier est ouvert et devient l’affaire de tous.
Malgré ce statut « d’utilité publique » que chacun reconnaît aux gares françaises et franciliennes, leur évolution récente semble souffrir de quelques anicroches… Ainsi, divers exemples, plus ou moins isolés mais tous significatifs, sont récemment venus porter ombrage aux belles ambitions déployées par la SNCF pour ses gares.
La jeune structure Gares & Connexions, qui s’est vue confier en 2009 les clés des 3000 gares du réseau avec notamment pour mission d’accompagner leur modernisation et d’en faire les « nouveaux centre-villes », se retrouve dans le collimateur. La petite dernière a-t-elle voulu grandir trop vite ?
C’est l’une des conclusions possibles de cette enquête menée à Argenteuil, où le manque de concertation lors de la rénovation de la gare s’est traduit par une situation abracadabrantesque pour les habitants (d’où le titre de cet article). Fort heureusement, le chercheur Jean-Noël Lafargue (@Jean_no) passait par là, et ne s’est pas fait prier pour relater la situation sur son blog, ainsi que quelques autres « é-garements » croustillants repérés dans la région (ici et surtout là).
Loin d’être un cas isolé, cet exemple argenteuillais permet de comprendre ce qui manque aujourd’hui à Gares & Connexions pour devenir un véritable acteur urbanistique… et donc de mesurer le (long) chemin qu’il lui reste à parcourir pour répondre efficacement à ses louables ambitions. Comme dit l’adage : il ne faudrait pas oublier que rien ne sert de courir, petite gare…
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Un immense merci à Jean-No et Nathalie Lafargue, dont les regards aguerris ont donné naissance et nourri cet articles, ainsi qu’aux sages conseils de Nicolas Nova, toujours fringuant lorsqu’il s’agit d’évoquer les désagréments insidieux de ces mutations urbanistiques.
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Note : cet article fait suite à une chronique dans laquelle j’avais déjà évoqué, non sans une certaine véhémence, la mutation critiquable de la Gare du Nord au milieu des années 2000. Les articles de Jean-No, en particulier celui-ci, étaient déjà à l’origine de ma mise en branle sur ce sujet qui me tient à coeur…