Dans un premier billet consacré à la question des déchets, nous nous intéressions à l’institutionnalisation de la transition écologique, et à l’historicité des pratiques de tri et recyclage en tant qu’enjeu politique contemporain majeur. Aujourd’hui, place à la question – très sociologique – du rôle des citoyens dans ce processus complexe…
Les déchets : un imaginaire à démocratiser
Des études de psychologie sociale ont démontré la portée performatrice de la sémantique, en analysant la différence de représentation entre les déchets – perçus négativement – et le tri sélectif – perçu positivement dans la pensée collective dominante. Ainsi, de nombreux facteurs psychosociaux affecteraient les pratiques de tri, dont notamment le contrôle social, la perception des contraintes (temps, espace, coût financier) mais également le degré de connaissances relatives aux modalités de collectes et la croyance en l’efficacité du tri sélectif.
Si les non trieurs sont mal informés pour la grande majorité, les personnes averties et démontrant un intérêt pour l’environnement ne sont pas celles qui ont les comportements pro-environnementaux les plus irréprochables ! Ce décalage entre idées et actions s’explique par le fait que « les attitudes sont essentiellement orientées par les pratiques habituelles et les valeurs personnelles ». L’apprentissage de la pratique du tri sélectif dans un contexte relativement stable est donc déterminant pour transformer des comportements ponctuels en habitudes, qui viendront alors amoindrir les contraintes perçues par les individus.
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