La ville agile est un patchwork : il ne s’agit pas de remplacer l’existant, mais bien de venir s’y « greffer », s’y coller et s’y intégrer, afin de redonner une seconde jeunesse à l’écosystème urbain. Dans ce palimpseste, différents imaginaires assez significatifs s’entrecroisent.
Le premier est celui du « parasitage ». Le terme est lourd de sens, volontairement utilisé par certains designers pour désigner leurs créations urbaines. Le projet paraSITE, de Michael Rakowitz, est emblématique de cette idée. Ses habitats gonflables viennent littéralement « voler » la chaleur produite (et perdue) par les chaufferies présentes dans la ville, afin d’alimenter des abris pour SDF.
Plus généralement, le concept de « parasitic architecture » rassemble une foultitude de créations, tantôt réalistes et tantôt utopiques, qui viennent s’installer de manière plus ou moins légales dans les interstices de la ville : sur les poutres d’un chantier, autour d’un lampadaire, le long d’une façade vierge… ou même sous l’Arche de la Défense, comme l’avait imaginé l’architecte français Stéphane Malka.
Méconnues en occident, ce type de structures est pourtant une routine dans les pays où la ville informelle est plus développée (exemple à Taïwan). On gagnerait à s’inspirer de ces stimulants parasites, et de voir comment les importer en France – ce qui impliquerait de fondamentalement repenser le code de l’urbanisme, mais ceci est une autre paire de manches…
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