Vestige d’une époque regrettée ou vanité contemporaine, le bâti délabré exerce sur nous un charme bien particulier depuis des siècles. Mais depuis la multiplication récente des crises économiques, le symbole de la belle pierre antique est peu à peu remplacé dans nos esprits par des friches industrielles… La question se pose donc : porte-t-on toujours autant d’affection à cette architecture en décrépitude ?
Aux XVII-XVIIIèmes siècles naissait déjà un véritable courant de peintres envoûtés par la figure des ruines. Utilisées comme point d’ancrage spatial dans certaines techniques picturales ou représentation métaphysique de multiples concepts, les épaves du bâti jouèrent ainsi un rôle esthétique non négligeable dans l’histoire de la peinture occidentale.
De nos jours, les représentations d’édifices déliquescents attirent toujours, que l’on se réfère aux scènes fictives dans la culture populaire apocalyptique, ou aux photographies de guerre si impressionnantes relayées de temps à autres par nos médias. Qu’elles soient fausses ou réelles, ces images d’éboulement et de dégradation portent en elles quelque chose de fascinant, coincées entre un rapport cathartique au désastre et un certain sens esthétique.
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