Histoire de la gare japonaise
Comme on peut le lire dans l’entrée 駅 [eki], soit “gare” en japonais, du Vocabulaire de la spatialité japonaise, le terme ne renvoie pas seulement au lieu d’accueil et de transit des trains, et de prise en charge de ses passagers et marchandises, mais bien un objet urbain structurant la ville même. Dès le développement du premier réseau ferré japonais à la fin du XIXe siècle, la gare est conçue comme un espace urbain essentiel autour duquel doivent s’articuler différentes activités, en plus de la fonction de transport.
A partir du début du XXe siècle, acteurs publics et privés se partagent la gestion et l’aménagement de la ville : le public prend en charge l’industrialisation et les grands projets d’envergure nationale ; le privé, via la promotion immobilière et la gestion du parc ferroviaire, s’occupe finalement de la politique urbaine plus générale. Les sociétés ferroviaires deviennent à partir des années 1930 des acteurs majeurs de l’immobilier japonais, acquérant terrains et construisant de multiples infrastructures autour des rails, logements autant qu’espaces commerciaux. Au fil du XXe siècle, certaines métropoles japonaises – à commencer par Tokyo et Osaka – vont donc d’abord développer leurs nouveaux quartiers d’affaires ou de commerce, engageant dans la foulée d’autres acteurs urbains pour combler les vides spatiaux créés par cet urbanisation tentaculaire autour du transport ferré.
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