Le Festival international du jeu, qui démarre à Cannes le 24 février prochain, nous donne l’occasion de poser une question trop rarement formulée dans nos cénacles urbanistiques, et qui ouvre pourtant de vivifiants horizons à celles et ceux qui s’y intéressent. Cette question tient en une phrase volontairement taquine : peut-on apprendre l’urbanisme avec un jeu de société ? Ou plus généralement, les jeux de société peuvent-ils aider les citadins à mieux appréhender la complexité des enjeux urbains ?
Le jeu comme médium d’apprentissage
La question, qui sera notre problématique du jour, renvoie évidemment à une interrogation plus large, relative à l’utilisation du jeu à des fins pédagogiques. Les amateurs de jeux vidéo le savent bien : le jeu est un médium incomparable quand il s’agit d’apprendre. Les « jeux sérieux » (ou “serious game” en anglais), malgré quelques difficultés à trouver leur marché, ont ainsi permis de légitimer la dimension pédagogique du jeu dans l’esprit de nombreux citoyens, et même de décideurs. Plus précisément, dans le domaine urbanistique, des jeux vidéo tels que Sim City ont considérablement contribué à démocratiser l’intérêt des citadins pour la fabrique de la ville. Si les vertus des mécaniques ludiques sont donc (presque) unanimement reconnues, le jeu de société reste paradoxalement en retrait de ce phénomène. Comment l’expliquer ?
Le caractère supposément très enfantin des jeux, qui persiste dans l’inconscient collectif malgré le boum récent des jeux dits « adultes » (désignant des jeux plus stratégiques que les classiques du genre, mais néanmoins destinés au grand public), est évidemment un premier élément de réponse.
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