L’intégration de l’art dans les projets urbains n’est pas un phénomène nouveau. Depuis des décennies, acteurs publics et privés mobilisent les artistes, dans l’espace public, dans un parc résidentiel, dans un centre commercial ou les couloirs d’un métro. Cette intégration d’œuvres d’art s’inscrit dans un cadre bien plus large qui connaît, depuis le milieu des années 2000, d’intenses mutations. La montée en puissance des acteurs privés dans la « fabrique de la ville » transforme en profondeur la gouvernance des projets et donc, par effet collatéral, celle des œuvres d’art dans l’espace urbain. Un jeu d’acteurs complexe se met en place, mobilisant tout à la fois les collectivités et les aménageurs publics, les promoteurs immobiliers et les bailleurs sociaux, les artistes et parfois les structures de médiation culturelle, sans oublier, bien évidemment, le public : usagers, habitants, passants, etc.
Cet écosystème n’est pas sans engendrer de nouveaux rapports inter-structurels autour du projet artistique, sur lequel chaque acteur pose un regard et des attentes variables. Ce sont ces rapports de force qui seront questionnés dans cet article. Au prisme d’une étude de cas observée dans l’agglomération bordelaise, les lignes qui suivent seront l’occasion de s’interroger sur les enjeux de la commande artistique dans le cadre d’une fabrique urbaine qui se réinvente. Et plus généralement, de questionner la place de l’art dans les projets urbanistiques et les leviers qui peuvent exister pour en faciliter la mise en œuvre.
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