Si l’on souhaite appréhender pleinement les mutations de l’habitat, s’intéresser aux imaginaires des différentes pièces qui le composent est un point de départ essentiel. Un tel observatoire est toutefois ambitieux, complexe, et suggère une veille riche et composite. Que ce soit par son aménagement, les usages qui s’y développent ou les diverses représentations qu’on lui attache, chaque pièce de la maison forme une construction sociale stéréotypée tout autant qu’un habitacle singulier.
Si le garage n’incarne pas la pièce à vivre la plus fréquentée de nos maisonnées, il constitue pourtant l’un des modèles d’aménagement personnel les plus remarquables de notre société. C’est donc en termes de réappropriation et d’imaginaires que le garage se distingue du reste de l’espace domestique. Nous tenterons ainsi d’en présenter les principales configurations tout en rappelant leur portée prospective.
La « dernière pièce de la maison » ?
Par comparaison avec d’autres pièces traditionnelles du logement à l’occidental, le garage ne joue a priori pas un rôle aussi fondamental que celui associé à la cuisine, la salle à manger, au salon ou à la chambre. Ce n’est pas tout à fait une salle où l’on « vit » pleinement puisqu’on lui prête avant tout un usage pratique. Comme son nom l’indique, sa fonction première est évidemment d’y garer la voiture du foyer. Par extension, c’est finalement le lieu où l’on entrepose tout un tas d’objets plus ou moins encombrants (les vélos, le barbecue, la poussette, un congélateur imposant etc.) et résistants au froid et à l’humidité. Car le garage est une pièce hybride qui fait le lien entre l’intérieur et l’extérieur, et c’est sans doute l’un des points essentiels de sa prospérité.
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