24 octobre 2018
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L'observatoireContributions

Le périurbain : un milieu en perpétuelle évolution (Millénaire 3)

Dans le cadre d'une étude (à paraître) sur les espaces périurbains pour la Métropole de Lyon, nous avons réalisé trois entretiens avec des experts de la question. Voici le premier, avec le géographe Marc Dumont.

Marc Dumont est Professeur des Universités en urbanisme à l’Université de Lille. PhD en géographie urbaine, il a été chercheur à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Nantes, à l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne, puis huit ans enseignant-chercheur à l’Université Rennes 2. Il est co-rédacteur de la revue internationale de sciences sociales, EspacesTemps.net. Spécialiste des politiques urbaines, directeur de recherche pour le PUCA, ses travaux portent également sur le développement territorial et les périphéries urbaines. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages personnels dont, avec Emmanuelle Hellier : “Les nouvelles périphéries urbaines”, Presses universitaires de Rennes, 2010

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Ces dernières années, la question périurbaine semble connaître un regain d’actualité dans le débat public. En tant que chercheur sur le sujet, quel regard portez-vous sur cette tendance ?

Il y a plusieurs facteurs explicatifs. En grossissant un peu les choses, on peut dire que 80% de la population vit aujourd’hui en périphérie. Il faudrait évidemment nuancer, regarder de façon plus précise ce qu’on appelle “périphérie”, mais c’est quand même un phénomène majeur : globalement, la population habite massivement en périphérie, et cela à l’échelle mondiale. Il faut désormais se faire à l’idée que l’essentiel de la vie quotidienne se passe en périphérie. D’ailleurs, il est intéressant de voir comment ce thème est récurrent dans la culture populaire, par exemple au cinéma ou dans les séries américaines.

Avec un certain nombre de chercheurs, vous proposez une autre approche du périurbain que celles habituellement usitées, notamment en termes de catégorisation des espaces. Quels sont les typologies que vous proposez ?

Je suis tout à fait conscient de l’intérêt des catégories statistiques de l’INSEE, mais je pense qu’on peut leur ajouter un autre niveau de lecture. C’est le sens de mes travaux, de montrer qu’il y a des systèmes articulatoires plus complexes. Les catégories sur lesquelles on raisonne actuellement – métropole / périurbain / périphérie -, sont certes efficaces, mais elles nécessitent d’être mises à jour. On raisonne encore trop sur une distinction ville/campagne qui n’existe presque plus aujourd’hui.

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