Ces dernières années, la question périurbaine semble connaître un regain d’actualité dans le débat public. En tant que chercheur sur le sujet, quel regard portez-vous sur cette tendance ?
Il y a plusieurs facteurs explicatifs. En grossissant un peu les choses, on peut dire que 80% de la population vit aujourd’hui en périphérie. Il faudrait évidemment nuancer, regarder de façon plus précise ce qu’on appelle “périphérie”, mais c’est quand même un phénomène majeur : globalement, la population habite massivement en périphérie, et cela à l’échelle mondiale. Il faut désormais se faire à l’idée que l’essentiel de la vie quotidienne se passe en périphérie. D’ailleurs, il est intéressant de voir comment ce thème est récurrent dans la culture populaire, par exemple au cinéma ou dans les séries américaines.
Avec un certain nombre de chercheurs, vous proposez une autre approche du périurbain que celles habituellement usitées, notamment en termes de catégorisation des espaces. Quels sont les typologies que vous proposez ?
Je suis tout à fait conscient de l’intérêt des catégories statistiques de l’INSEE, mais je pense qu’on peut leur ajouter un autre niveau de lecture. C’est le sens de mes travaux, de montrer qu’il y a des systèmes articulatoires plus complexes. Les catégories sur lesquelles on raisonne actuellement – métropole / périurbain / périphérie -, sont certes efficaces, mais elles nécessitent d’être mises à jour. On raisonne encore trop sur une distinction ville/campagne qui n’existe presque plus aujourd’hui.
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