Si vous ne connaissez pas encore les petits livres très urbains de Didier Cornille, il est grand temps de les feuilleter accompagnés d’enfants curieux ! Que vous vous passionniez pour l’ingénierie des ponts, les maisons d’architectes, les plus beaux gratte-ciel du monde, ou la ville de demain, vous pourrez bientôt en discuter avec vos neveux et nièces… Intitulé La ville : quoi de neuf ?, le tout dernier ouvrage de Didier Cornille (toujours édité chez Hélium), se présente comme une sorte de cahier de tendances en innovation urbaine piochées dans le monde entier. Avec le trait précis du designer et son dessin fin et coloré, ce superbe catalogue de villes-tendances invite les plus jeunes à découvrir les clés des urbanités de demain.
Sa sortie en septembre dernier était l’occasion rêvée d’interroger Didier Cornille, et tenter ainsi de déceler quelques-uns des petits secrets qui font son grand talent ! Alors soyez attentifs au moindre détail, comme un enfant le serait aux dernières pages d’un livre pendant une séance lecture…
Après des études d’arts et de design, vous vous êtes spécialisé dans l’ameublement, et plus particulièrement la création de luminaires. Comment, en tant que designer, en êtes-vous venu à faire des livres pour enfants sur l’architecture ?
Dans mon travail de designer, je me suis toujours beaucoup amusé avec la fonction des objets. Concernant les lampes par exemple, je développais des astuces pour qu’elles éclairent très peu. Parfois allumées, parfois éteintes, je les percevais comme des objets en continuelle transformation… J’ai toujours aimé flirter avec les objets, leurs limites et leurs fonctionnalités. En parallèle, j’enseignais aussi dans des écoles d’art.
Puis à un moment de ma carrière, je ne trouvais plus totalement mon compte dans le design. C’était compliqué, pas toujours couronné de succès. La dimension longue, inhérente au processus de design, m’ennuyait. Alors j’ai voulu me consacrer à ma grande passion : le dessin. C’est ainsi que j’ai commencé à faire des livres. Mais comme je suis designer, l’objet-livre me questionnait aussi. Je me suis interrogé sur des questions de formats. J’ai des recherches en cours sur les découpages de l’objet-livre, ou tout un tas de manipulations possibles avec lui…
Quant à l’architecture, c’est un sujet qui m’a intéressé en voyageant, surtout avec mes enfants, en Europe et dans le monde. Les enfants sont les futurs usagers de la ville, de l’habitat. Je trouve fondamental de leur expliquer de façon très claire des systèmes a priori fastidieux. Et on se rend compte rapidement qu’avec un dessin et un texte, les complexités urbaines sont tout à fait traduisibles.
La réalisation de ces livres est donc la synthèse de curiosités multiples. C’est le fruit d’un beau mélange entre mon métier de designer, l’enseignement, l’observation pendant mes voyages, et aussi l’envie de transmettre aux enfants.
Pourquoi s’être précisément intéressé aux maisons d’architecte, aux ponts, aux gratte-ciel et aux futurs souhaitables des villes ?
C’est Sophie Giraud, mon éditrice, qui a lancé la machine. Après deux livres d’entraînement chez Hélium (Bon voyage, Mini Maxi), elle m’a dit : “Maintenant, on va faire de la vraie architecture !” J’étais ravi de me dire qu’un univers aussi riche s’ouvrait à moi pour le retranscrire en dessins. En ce qui concerne les choix des sujets, tout a été une question d’inspirations.
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