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Los Angeles, la route et le décor : la ville dans le cinéma de Quentin Tarantino (Demain la ville)

Nous poursuivons notre exploration du traitement de la ville par différent·e·s cinéastes. Après Wes Anderson et Céline Sciamma, c’est au tour de Quentin Tarantino, qui, avec Once Upon A Time In Hollywood, sorti en août dernier, nous livré son dixième long métrage.

 

Le 5 décembre 2019 - Par qui vous parle de , dans parmi lesquels , , , ,

Doit-on encore présenter Quentin Tarantino ? Scénariste, (mauvais) acteur et surtout réalisateur angeleno, il a pris ses marques dans le paysage cinématographique international dès son premier long métrage, Reservoir Dogs, en 1992. Ses marques de fabrique sont nombreuses : obsession pour la pop culture, narration non linéaire, violence esthétisée, un casting récurrent[2] et une bande son aux petits oignons. Fasciné par le récit et le souci du détail, le réalisateur puise, emprunte et copie ses prédécesseurs : un film de Tarantino copiera des éléments de structure à Akira Kurosawa, des bouts de décor à John Ford, des extraits musicaux à Sergio Leone, dans un grand melting pot cinématographique pourtant cohérent au final. C’est pourquoi l’utilisation de la ville est également essentielle dans sa filmographie.

L’obsession du détail

La ville sert d’abord à placer l’action, à lui donner un cadre. En un clin d’oeil, les spectateur·trice·s peuvent, grâce au décor, reconnaître le lieu du récit, même vaguement : un saloon nous transporte dans les Etats-Unis du XIXe siècle (Django Unchained) ; une skyline illuminées de néons et d’inscriptions en hiragana nous met dans le bain de la métropole nippone (Kill Bill Vol. 1). Mais la ville et ses objets urbains peuvent également servir à troubler les pistes : qui peut localiser géographiquement et chronologiquement le premier acte de Death Proof ?

Malgré tout, Quentin Tarantino reste précis dans ses choix de décors. Cette rigueur touche donc les lieux, qu’il faut toujours nommer, verbalement, mais aussi visuellement, alors même que l’information n’est finalement – a priori – pas nécessaire. Cependant, ce marqueur visuel ajoute un composant à notre compréhension de l’intrigue. Car, évidemment, tous les éléments ont un sens. Si on nous précise au début de Kill Bill Vol. 1 que Vernita Green vit à Pasadena, en Californie, c’est pour jouer sur le paradoxe entre sa vie présente de femme au foyer tranquille, et sa vie passée de tueuse à gages. Et si le mot “Mississippi” traverse lentement l’écran de Django Unchained au début de son troisième acte, c’est pour insister sur le fait que Django Freeman et le Dr Schultz arrivent dans un territoire qui risque de leur être plus hostile que ceux qu’ils ont traversé jusqu’ici.

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