L’existence même d’espaces désignés comme “places du marché” dans la plupart des villes du monde souligne bien l’importance qu’occupe le marché ouvert, mouvant, dans la planification urbaine. Qu’il soit professionnel comme amateur, ce marché ouvert a longtemps rythmé le commerce inter-urbain. Et même si aujourd’hui il revêt davantage un habit folklorique ou touristique, il reste un point de repère fondamental dans l’organisation des villes. En trois exemples, essayons de définir ce qui fait le marché ouvert.
Nouvelle vie dans les marchés aux puces
Commençons par quelque chose de proche de nous : le marché aux puces. Espace et événement dédié à la (re)vente d’articles non alimentaires de seconde main, il existe sous différentes formes de par le monde depuis plusieurs siècles. C’est le marché ouvert par excellence, dans la mesure où il est directement dans la rue et que tout un chacun peut être tant acheteur·se que vendeur·se. Si certains espaces de marchés aux puces historiques s’institutionnalisent avec des constructions en dur (ceux de Clignancourt ou de Saint-Ouen en France, le Market NYC aux Etats-Unis), la plupart restent des événements extérieurs, réminiscences des marchés de chiffonniers médiévaux.
Car la pratiques de la vente d’occasion est pendant longtemps un commerce mal vu par les autorités politiques, qui y voient un repère insalubre propice au brigandage[2] et surtout un frein à la vente de produits neufs. Aussi, en Europe, ce qui deviendront les marchés aux puces sont repoussés dans la périphérie des villes. Cela explique la présence historique des marchés aux puces d’Île-de-France à Vanves, Clignancourt ou Saint-Ouen.
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