Città Umilissima : chauvinisme citadin
Comme dit en introduction, la devise fait d’abord appel au passé. Fréjus a ainsi opté pour le très sobre “Julius Cæsar Nominavit, Napoleo Magnus Ilustravit” (Jules César la nomma, Napoléon Ier la rendit illustre), façon simple et discrète de rappeler au visiteur que la ville est née de la volonté de César de faire de la concurrence à Marseille, et que Napoléon y a séjourné à plusieurs reprises (après la campagne d’Egypte, et avant le départ pour l’Île d’Elbe).
Il en va de même pour Angers, “Antique clef de France”, qui veut ainsi signifier sa position d’ancienne place forte royale. En outre, cette devise est la première phrase d’un acrostiche reprenant le nom de la ville, soit une sorte de proto-marketing territorial ultime :
Antique clef de France,
Necteté de souffrance,
Garant contre ennemys,
Estappe d’asseurance,
Recours de secourance,
Seccurité d’amys.
Quand elle ne fait pas dans la poésie historique, la devise orgueilleuse est un peu plus laconique, voire passive agressive. Le “Tibur superbum” (Tivoli la superbe) de Tivoli, le “Eximia civitas” (Ville remarquable) de Marseille ou le “Città Umilissima” (la cité la plus humble) de La Valette jouent tous dans cette catégorie. Après tout, l’orgueil citadin n’a pas à s’embarrasser de mots superflus.
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