« Ô rage ! Ô désespoir ! Ô vieillesse ennemie ! N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie. » Voilà ce que pourrait proférer la plupart de nos aînés au regard du sort qui leur est réservé dans nos sociétés… Du 2 au 8 octobre dernier s’est tenue La Semaine Bleue, événement national « pour informer et sensibiliser l’opinion sur la contribution des retraités à la vie économique, sociale et culturelle, sur les préoccupations et difficultés rencontrées par les personnes âgées, sur les réalisations et projets des associations ».
Cet événement, bien que de courte durée, a le mérite de soulever annuellement la question du rôle et de la place que jouent les seniors dans nos sociétés, obnubilées par le culte de la jeunesse.
Nulle intention en revanche de parler ici de crème anti-rides, mais bel et bien d’observer les multiples réalités socio-économiques qui commandent l’un des aspects dominants de l’aménagement de nos villes : celui de l’Homme valide…
Le soir de la vie dans le rétroviseur
Consubstantiellement à l’allongement de l’espérance de vie (expliqué par les progrès de la médecine et l’amélioration des conditions de vies), le haut fonctionnaire français Pierre Laroque a l’idée, à l’orée de l’Etat Providence, de mettre en œuvre une distribution des allocations et des pensions par répartition. Le fondateur de la Sécurité sociale impulse de fait la création d’une caisse d’assurance vieillesse. La retraite s’appréhende alors comme un bel automne doré, les bénéficiaires libérés de l’asservissement d’un labeur exténuant… et à rallonge.
Dans la société actuelle, où le profit est roi, les retraités ne sont pas « rentables ». Les turbulences générées par l’essor d’une culture de l’instantanéité, et d’un travail de plus en plus échancré par des périodes d’inactivité, donnent la primauté à la valeur travail… Au détriment de la valeur sociale, laissant choir nos aînés sur le bas-côté de l’humanité. De fait, le rôle structurant des personnes âgées dans les communautés humaines (dépositaires de la mémoire collective, notamment) s’étiole, et personne ne s’affole…
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