Qui a cru que la torpeur de juillet allait nous empêcher de vous livrer nos chers Immanquables ? Comme chaque mois, nous avons compilé les contenus les plus intéressants, chinés au cours de nos pérégrinations sur les réseaux sociaux (Twitter et Facebook). Hasard du calendrier, ce mois de juillet a été marqué par quelques articles sur l’usage des data dans la mobilité, que l’on a donc rassemblés dans le focus ci-dessous, en complément du fourmillements d’articles habituels. Et vous pouvez partir bronzer tranquillement, parce qu’on se chargera aussi de vous sélectionner la petite veille du mois d’août !
Les articles à ne pas manquer
– À Paris, les « Arabes du coin » ferment le rideau – Quentin Müller, Vice France, 26 juillet 2017
Si de nombreux articles s’intéressent à la désertification commerciale des villes moyennes (cf. « Les villes toutes logées à la même enseigne« , ), peu s’intéressent à la destinée de certains petits commerces de proximité, tellement familiers qu’on finit presque par ne plus y penser. Pourtant, les épiceries de quartier (les fameux « Arabes du coin » à Paris, mais qui sont Turcs à Strasbourg et Pakistanais à Londres) jouent un rôle fondamental dans la vitalité des territoires. On retiendra notamment cette jolie formule citée par l’un des épiciers interrogés, qui résume bien l’importance prise par ces emblèmes du tissu économique des grandes villes : « Je ne suis pas que vendeur. Je fais aussi psychiatre, plombier, serrurier… ». Au-delà, c’est aussi toute la question de la nuit urbaine qui se pose en filigrane de ce joli mais triste sujet.
– Ces villes qui décident un moratoire sur les grandes surfaces – Michel Tendil, Caisse des Dépôts, 5 juillet 2017
– Djakarta, laboratoire des embouteillages (abonnés) – Florence Rosier, Le Monde, 10 juillet 2017
Ce qu’on apprécie le plus, avec les études post-évaluatoires, c’est quand elles viennent donner du grain à moudre à nos convictions. En l’occurrence, l’étude menée pour évaluer l’impact d’une politique urbaine menée à Djakarta vient directement alimenter notre motivation à défendre le covoiturage bec et ongles. Le résumé de l’article suffit à en prendre la pleine mesure : « dans la capitale indonésienne, la fin de l’obligation de covoiturage [qui avait été rendu obligatoire de 2012 à 2016] a rallongé les durées de transport de 46 % le matin et de 87 % le soir, aux heures de pointe. » Inutile dans rajouter, tout est dit dans ces chiffres.
Le focus du mois : la data est-elle soluble dans la mobilité ?
La réponse à la question (rhétorique) de cette intertitre est bien évidemment oui. Mais comment faire, justement, pour intégrer ce flot de données dans l’organisation de nos mobilités, déjà bien compliquées à dénouer ? Les articles qui suivent ouvrent quelques pistes intéressantes.
D’un côté, Bloomberg rappelle que les villes pourraient gagner à intégrer les datas récoltées par Uber et consorts, véritables « aspirateurs à données » naviguant dans l’espace public. De son côté, France Inter nous raconte la manière dont certaines start-ups tentent de repenser la localisation des points d’arrêts grâce aux algorithmes tout-puissants, afin de coller au plus prêt à la réalité des usages (et à leurs évolutions parfois inattendues). Enfin, l’appli de GPS CityMapper a lancé un joli pavé dans la mare en annonçant la validation de sa première ligne de bus, à Londres. Au-delà du fait qu’il s’agit d’un acteur issu du numérique qui devient acteur de la mobilité « en chair et en os », le processus décisionnel ayant mené au tracé de la ligne est particulièrement fascinant. Ils le relatent dans un joli billet Medium, qui donne ainsi accès aux coulisses de leur travail avec gifs et légèreté. En creux, c’est bien la manière dont les données peuvent aider les opérateurs de mobilité qui se dessine là.
– Cities Need Data From Uber and Lyft – Bloomberg, 5 juillet 2017
– Des algorithmes pour décider de vos arrêts de bus – Sandy Dauphin, France Inter, 20 juillet 2017
– Night Rider, our first commercial bus route : Filling a gap in the London night network – CityMapper, Medium, 20 juillet 2017
La conférence à ne pas manquer (si vous nous aimez)
Vous l’aurez compris dans les articles recensés ci-dessus, la crise commerciale qui touche notre pays n’en finit pas d’agiter le petit monde de l’urbanisme. A ce titre, notre complice Stéphane Schultz aka 15marches nous fait l’immense honneur de nous convier à Rennes, le 10 octobre prochain, pour une conférence-débat sur le sujet. « Poussera-t-on encore un caddie en 2030« , voilà la question volontairement provocatrice qu’il a choisi pour alimenter les discussions. L’événement est gratuit, et vous êtes bien évidemment toutes et tous convié.e.s ! Pour s’inscrire, il suffit de cliquer ici. PS : on en profitera d’ailleurs pour passer quelques jours sur Rennes, l’occasion peut-être de vous rencontrer ?
Le colloque à ne pas manquer
Autre événement en octobre, à Saint-Etienne cette fois, auquel on ne pourra malheureusement pas participer mais que l’on suivra attentivement, grâce à notre complice OVMH qui y fera une intervention. Le sujet des « villes qui rétrécissent » est en effet une problématique que l’on observe avec un grand intérêt. Après des siècles d’urbanisation jamais vraiment remise en question, poser la question de la désurbanisation comme logique urbaine à part entière, apparaît comme particulièrement révolutionnaire… et fondamentalement pertinent. Ce qui fait écho à de nombreux imaginaires qui nous sont chers, en termes de villes post-apocalyptiques et autres friches réappropriées. Bref, un sujet de choix pour les prospectivistes de tous bords.
https://twitter.com/observatoirevmh/status/888326810085330944
La photo à ne pas manquer
On ne sait pas exactement l’histoire qui se cache derrière cette photo, sinon qu’il semble s’agir de l’inauguration d’un passage piéton rétro-éclairé aux Pays-Bas. Installés par l’entreprise Timmerhuis Groep dans la petit commune de Brummen, ce passage piéton vient littéralement réenchanter l’espace de la collectivité, et cela se traduit par la photo ci-dessous. Vous connaissez sûrement notre amour pour ces objets urbains, véritables « épicentres de la ville apaisée« , et qui méritent à ce titre un soin particulier… Il n’y a qu’à voir le sourire de cet enfant pour s’en convaincre ! (via)