Les livres à ne pas manquer
On commence directement avec deux superbes ouvrages sortis tout récemment. Ils sont tous les deux le fruit des travaux de personnes que l’on aime beaucoup, et que l’on suit depuis longtemps donc les noms vous diront forcément quelque chose.
–Jérôme Denis, David Pontille, Scriptopolis, Editions Non-Standard, 2019
Le site éponyme créé par Jérôme Denis et David Pontille, tous deux chercheurs en sciences sociales, s’est créé en 2009, la même année que nous ! Forcément, on n’ignora pas longtemps l’existence de cette petite cellule chercheuse spécialisée dans la quête de sens scriptural de notre monde. Un graffiti croisé sur un mur, un papier imprimé délivrant une information quelconque, une inscription décontextualisée, un message numérique étrange… Toutes les marques écrites visibles dans la ville ou l’espace privé, temporaires ou fixées dans le temps, égarées ou adressées au public, croisées par les deux chercheurs et leur réseau de complices ont ainsi alimenté 10 ans de veille spécialisée. Après avoir nourri un blog et quelques comptes de réseaux sociaux (Twitter, Instagram…), c’est donc le format livre final qui vient archiver la documentation passionnante de Scriptopolis. Et cela se présente comme ça : « Chaque double page, composée d’une photo et d’un petit texte, interroge une trace graphique et le monde qu’elle fait advenir, plaçant au premier plan les inscriptions innombrables qui font la trame infraordinaire de nos vies. »
–Quentin Girard, Louis Moulin, Paris démasqué. Monstres, super-héros et légendes urbaines, Arkhê Editions, 2019
Celui-ci, vous n’avez vraiment pas pu passer à côté si vous suivez un minimum notre actualité éditoriale ! C’est le tant attendu premier livre de notre protégé Louis Moulin, co-écrit avec son acolyte Quentin Girard, journaliste chez Libé. Paris démasqué est un livre d’Histoire(s) dans tous les sens du terme, sur une ville que l’on croit connaître par coeur, tant ses imaginaires sont surannées. Et pourtant… Il suffisait que deux passionnés de récits et de l’urbain prennent la plume pour décrypter au mieux les mythes et figures qui façonnent Paris. Le génie de ce bouquin, c’est de réussir à parler de la campagne d’Hidalgo en remontant à l’Antiquité, ou de nous ouvrir les yeux sur certains phénomènes urbanistiques actuels en évoquant une légende urbaine horrifique. Bref, vous l’aurez compris nous sommes plus que conquis, et on espère que vous prendrez autant de plaisir que nous à découvrir tous ces monstres parisiens que l’on ne soupçonnait pas !
Le compte Instagram à ne pas manquer
Un peu d’auto-promo ça ne fait jamais de mal, alors si vous avez envie de nous suivre aussi sur Instagram, l’annonce est faite : on poste aussi là-bas à présent ! C’est simple, vous y trouverez des belles images pop & urbaines en lien avec notre actu, notre quotidien, nos projets, nos marottes, folies et inspirations… Et c’est ici que ça se passe :@popupurbain, alors rejoignez-nous !
Le clip à ne pas manquer
Le dernier clip de Booba dans nos Immanquables ? Pourquoi pas ! Si vous nous suivez sur Twitter et que vous lisez le blog de temps en temps, vous n’ignorez pas notre intérêt pour les univers du hip-hop (français mais pas que). Les vidéos musicales des titres de rap présentent bien souvent une pléthore d’imaginaires urbains très intéressante à déchiffrer, ne serait-ce que pour capter l’air du temps et les tendances qu’une partie de la jeunesse véhicule et partage.
Ci-dessous, vous pouvez donc admirer le clip de GLAIVE, dernier titre du doyen et auto-proclamé « duc » de la scène rap française. Réalisé par Monsieur Chris Macari, et réunissant à peu près toutes les personnalités soutenant Booba dans sa course effrénée au titre de roi du rap game (qui lui revient de droit). Mille lectures pourraient être faites de ce clip étant donné le contexte « politique » (à l’échelle du rap français hein) de son tournage etc., mais nous l’avons surtout choisi pour une partie des images qu’il véhicule, et qui font à présent partie des grands classiques visuels de l’univers du rap français, et plus particulièrement d’Île-de-France.
La liste est assez courte mais efficace : les Tours Aillaud de Nanterre – qui n’ont jamais autant été filmées que depuis qu’elles sont menacées de changer de peau – pour poser le plus beau décor grand parisien ; une femme à cheval dans la cité – où le décalage crée l’onirisme -; des transats et des chichas, du barbeuk à même la rue, et des roues arrières en motocross comme marqueurs réjouissants de réappropriation urbaine. Booba, même loin de son 92 natal (il élève ses enfants à Miami dans une villa) sait bien s’entourer et combine ici à merveille toutes les représentations que son public jeune apprécie (qui ne correspond clairement pas à la totalité de son public). De notre point de vue, le fait que Booba – qui ne passe plus beaucoup de temps dans les cités d’Île-de-France soyons honnêtes -, reprenne tous ces imaginaires très présents dans les clips de rappeurs émergents et beaucoup plus jeunes que lui mérite d’être souligné. Pour son image et sa légitimité (que personne ne met en doute) évidemment, mais également pour l’imaginaire du Grand Paris. Validées et remâchées par le maître du jeu, ces représentations ne sont-elles pas de fait canonisées, élevées au rang d’images divines ?
Promis, on vous tient au courant quand sortira notre bouquin d’analyse urbaine sur les imaginaires du Grand Paris à travers le rap français…
Le « saviez-vous » urbain
–Saviez-vous qu’il existe un « happy hour » de l’anti-gaspi dans certains supermarchés finlandais ? – Source : Slate
–Saviez-vous qu’à la Nouvelle Orléans, il est possible de louer une nuit dans un nid-de-poule sur Airbnb ? – Source : Guardian Cities