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La côte du Tohoku, huit ans après la catastrophe

Voyage photographique dans les territoires en (re)construction 1/2

Le 11 mars 2011 à 14h46, le tremblement de terre le plus élevé jamais enregistré au Japon (magnitude 9) secouait l’archipel du nord au sud. L’épicentre étant situé à une centaine de kilomètres au large des côtes du Sanriku (Nord-Ouest du Japon), s’en est suivi un tsunami dévastateur ravageant toute la côte du Tohoku,  comptant plus de 500 km² de côtes inondées (principalement les préfectures d’Iwate, de Miyagi et de Fukushima). Comme on s'en souvient toutes et tous, le raz de marée a provoqué des dérèglements de fonctionnement à la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi 福島第一 menant à une explosion dans trois des réacteurs, et contaminant une partie du département de Fukushima.

561 km² de littoral inondé, 16 000 victimes, 3 000 disparus, 330 000 résidences démolies, 100 000 réfugiés, 25 000 tonnes de débris, le bilan de la catastrophe est lourd et le coût de la reconstruction est alors estimé à 230 milliards d’euros sur dix ans ((Sabouret, Jean-François. « Mars 2012: Un an après Fukushima, le Japon entre catastrophes et résilience », 15 mars 2012)).

Le 11 mars 2019 - Par qui vous parle de , , , dans , parmi lesquels , , ,

Enchaînement de faits climatiques et de facteurs humains, la triple catastrophe (séisme, tsunami et accident nucléaire) du 11 mars a un caractère inédit tant sur le plan du nombre de victimes que sur le plan des répercussions sur la société japonaise dans son ensemble (aussi bien au niveau politique, économique que social).

« Le modèle de la société du XXIe siècle n’est pas Tôkyô, il se trouve dans le Tôhoku, et c’est, me semble-t-il, ce que la catastrophe, à un prix cher payé, nous a appris. Car il est inconcevable que l’avenir de l’homme se trouve dans un lieu qui a perdu confiance dans la nature et dans l’humain. » – Itô Toyô, L’architecture du jour d’après (あの日からの建築), 2012

L’île au musée du manga, le coeur d’Ishinomaki

Depuis juin 2015, le gouvernement japonais a mis en place un plan de revitalisation (“Reconstruction and Revitalization Period”) afin de poursuivre les efforts pour la reconstruction dans les zones affectées. Mis en place en 2011, le premier plan envisageait seulement d’octroyer des fonds jusqu’en 2016. Malheureusement, des délais difficiles, voire quasi impossibles à respecter (compte tenu de l’étendue des dégâts et des difficultés rencontrées lors de la reconstruction), le gouvernement a finalement prolongé son soutien avec le plan “Recovery and Reconstruction projects ». L’objectif d’ici 2020 étant de ramener des activités dans les territoires encore en phase de développement :

“In the ‘reconstruction and revitalization period’, the government responds in detail to the new challenges and diverse needs that have emerged as the reconstruction stage has advanced and aims to use the results from reconstruction to create a local revitalization model to lead to self- reliance in disaster-affected areas towards the “overall completion” of the 10- year reconstruction period.” – Basic Guidelines for Reconstruction in Response to the Great East Japan Earthquake in the “Reconstruction and Revitalization Period »

Huit ans se sont déjà écoulés depuis les événements tragiques du 11 mars. A l’heure de l’étape finale du plan de reconstruction adopté par le gouvernement, et à l’aube des Jeux Olympiques de Tokyo (2020), qu’en est-il de la reconstruction des zones sinistrées ?

Dans le cadre de ma thèse de doctorat, j’ai eu l’opportunité d’aller visiter plusieurs de ces villes en reconstruction, que je vous propose de découvrir ici. Place donc au premier billet d’un diptyque. Dans un premier temps,on vous emmène à Ishinomaki, ville lourdement touchée par le tsunami de 2011.

Ishinomaki 2018 : les deux revers d’un territoire sinistré

Découverte lors de la Japan Expo en 2015, et mise en avant par pop-up urbain dans un précédent billet, la ville d’Ishinomaki 石巻市 nous avait à l’époque déjà séduit par le biais de sa leçon de branding pop qui visait à épauler la résilience de la ville après le tsunami destructeur de 2011. Trois ans plus tard, j’ai donc eu l’occasion de voir ces espaces de mes propres yeux dans le cadre d’un voyage de recherche.

Dans le développement qui suit, je vous propose une découverte en deux temps, fondée sur une dichotomie urbaine palpable sur place. Nous partirons d’abord à la chasse aux personnages de mangas avec la visite du centre-ville d’Ishinomaki, avant d’aller faire un tour en bord de mer pour tâter la température de l’eau…

Face A / De la gare au musée : les manga envahissent les rues

A peine descendue du train à la station Ishinomaki, le décor est planté : les personnages de bande dessinées sont d’ores et déjà placardés sur les moindres recoins de la petite gare JR.

Pot pourri d’Ishinomaki : la carte du centre-ville, le musée du manga, un joli torii avec vue sur la mer, cadre aérien sur les feux de signalisation, et l’église orthodoxe Saint-Jean l’Apôtre (1880) – © Camille Cosson

Cependant, ces personnages de la pop-culture ne sont pas les seules attractions locales… La carte touristique mise a disposition du public (voir ci-dessus) vous propose ainsi quatre différents parcours à thèmes pour découvrir la ville :
en jaune : reconstruction tour course 復興まちぬぐりコース (itinéraire suivant les grands lieux de la reconstruction urbaine)
en rouge : manga road course マンガロードコース (la route du manga !)
en bleu : yokocho-Roji course 横丁・路地コース (visite d’un quartier particulier)
en vert : cultural property course 文化財・歴史コース (le parcours patrimonial d’Ishinomaki)
On vous laisse deviner celui que l’on a choisi, et on se lance tout de suite dans l’exploration de cette ville pleine de surprises.

La rue principale menant de la gare au manga museum, peuplée de personnages pop. A droite, le fameux héros de tokusatsu Kamen Rider – © Camille Cosson

Passée la place centrale de la gare, et longeant le boulevard adjacent, on se retrouve directement nez à nez avec une flopée de statues grandeur nature, affiches et autres dessins placardés sur les façades des bâtiments. Partout, les personnages de fiction attirent l’attention des passants. Le mobilier urbain et les boîtes aux lettres ne sont pas épargnés par cette touche pop. Sans eux, le petit centre d’Ishinomaki ressemblerait comme deux gouttes d’eau aux autres petites villes de province japonaises, comptant un bâti bas, des rues quadrillées minutieusement, un réseau électrique aérien foutraque et des petits pots de fleur disposés ici et là devant les habitations.

Omniprésents et sous diverses formes, ces personnages semblent veiller sur la ville. En même temps qu’ils la protègent symboliquement (ce sont pour la plupart des super héros en costume), c’est grâce à eux qu’Ishinomaki se démarque et attire les visiteurs…

Manga-museum : un nouveau quartier pour célébrer la région

Poursuivant la manga road course, vous arrivez au bord des berges de la rivière. Là, un tout autre décor est planté : grues, tractopelles et autres engins de construction sont en action pour ériger un nouveau pont qui reliera les deux rives de la ville. L’île de Nakaze, situé au centre de ce paysage, accueille l’attraction principale de la ville : le Ishinomori Mangattan  石ノ森萬画館. C’est le nom officiel donné au musée du manga. Inspiré par la forme imaginaire d’un vaisseau spatial, le bâtiment a été dessiné par le mangaka Shotaro Ishinomori, natif d’Ishinomaki. Véritable star locale, le créateur des séries cultes Cyborg 009, Kamen Rider et Super Sentai (qui donnera les célèbres Power Rangers) donne sa force culturelle à la ville.

Dans « Ishinomori Mangattan », notez l’allusion phonétique à « Manhattan ». Il paraîtrait que l’île Nakaze ressemble en effet à sa cousine américaine ! – © Camille Cosson

Le musée n’a malheureusement pas été épargné par le passage du tsunami en mars 2011, qui a ravagé entièrement l’île. Si la structure a tenu le choc face au raz de marée, les collections situées au rez-de-chaussée ont été annihilées par la vague. Le travail des employés, des bénévoles et le soutien venant d’un peu partout au Japon ont cela dit permis sa réouverture en Novembre 2012, à  peine 1 an et demi après la catastrophe.

La forte implication des habitants et des associations a été grandement saluée et médiatisée1. Par le biais de diverses organisations, les communautés locales ont clairement affirmé leurs aspirations pour la ville future, et participé à son élaboration. Cette « Ishinomaki de demain » est d’ailleurs exposée dans un petit musée qui regroupe des informations sur la catastrophe de 2011 et ses impacts, ainsi que des maquettes et plans des projets à venir.

Sur la page d’accueil du site, la communauté souriante du marché Genki Ichiba est immortalisée avec des produits frais issus de la pêche. Au fond, on aperçoit même le héros local officiel Sea Jetter Kaito, venu prêté main forte à ses compatriotes.

Situé juste en face du manga museum, le marché alimentaire « Ishinomaki Genki Ichiba » participe lui aussi à l’attrait touristique de la ville2. Ce lieu collectif regroupe seize entreprises travaillant dans l’alimentaire (principalement halieutique), quatre restaurants locaux et huit autres compagnies régionales. L’objectif : offrir aux touristes de passage de la bonne humeur et des délices locaux, comme le clame le slogan du lieu « We will deliver Ishinomaki’s « Energies » and « Delicious » to everyone! ».

A gauche : le nouveau centre communautaire et le « Genki » marché ; A droite : les futurs projets pour la ville, localisés sur une map – © Camille Cosson

Le bâtiment flambant neuf à l’architecture clinquante (au premier plan sur la photo ci-dessus), situé juste à côté du  Ishinomaki Genki Ichiba , est le nouveau centre communautaire qui a ouvert ses portes en septembre de cette année. Tout juste fini lorsque nous avons visité les lieux, il est prévu qu’il accueille aussi bien les touristes que les locaux en offrant différents espaces ouverts à toutes et à tous : centre d’informations, salles de conférence, salons, événements etc.

Vue d’en haut : une ville encore en chantier

En quelques années, le quartier aux alentours du musée a su se développer en regroupant différents lieux d’intérêt public, aussi bien pour les touristes que pour les habitants. D’un côté, le devoir de mémoire et le futur de la ville sont assurés à travers l’espace d’exposition dédié aux événements du 11 mars 2011, ainsi qu’aux pistes de reconstruction en cours. Dans le même temps, les activités commerciale (le Genki marché) et sociale (le nouveau centre communautaire) de la zone reprennent leur cours grâce à des projets de développement mis en place main dans la main avec les communautés locales.

A droite : l’île de Nakaze vue du parc qui domine la ville / A gauche : le chantier des berges en face du musée – © Camille Cosson

Le futur noyau de la ville est là, le reste se construit petit à petit autour, en s’appuyant sur une attractivité touristique existante (la pop-culture locale, notamment). Bien qu’il reste du chemin à parcourir pour remettre la ville entièrement sur pieds, Ishinomaki a su garder espoir et faire en sorte d’activer les forces nécessaires pour progresser dans sa revalorisation territoriale.

Face B / Le bord de mer : un territoire qui peine à se reconstruire

Quittons maintenant le centre-ville d’Ishinomaki pour nous rendre dans un quartier résidentiel du bord de mer. Anciennement “beach resort” (comme nous le rappelle amèrement Google Maps…), Watanoha 渡波 est une zone principalement résidentielle et industrielle située à dix minutes, en train, de la gare centrale d’Ishinomaki. Si elle a été complètement dévastée par le tsunami, cette partie du front de mer a depuis repris ses activités économiques, et une partie des habitations ont été reconstruites.

Le morcellement urbain de Watanoha, entre nouvelles constructions et terrains abandonnés – © Camille Cosson

Côté infrastructures urbaines, routes et équipements publics sont opérationnels, quand se finissent les gros travaux d’aménagement des digues. Mis à part quelques konbini qui ont fleuri sur l’axe principal longeant la mer, on trouve encore très peu de commerces et restaurants aux alentours. D’après ce que l’on a pu observer le temps de notre séjour, les rares cantines ne sont ouvertes que le midi, sans doute orientées vers une clientèle d’ouvriers travaillant dans le coin. De ce fait, le contraste avec le centre-ville d’Ishinomaki est assez frappant. Loin des décors pop colorés du centre-ville, Watanoha peine encore à récoler les morceaux. C’est un territoire extrêmement morcelé, où le bâti et les activités sont émiettées et fragiles.

Les logements publics “fukko jûtaku”

Les Fukko Jûtaku 復興住宅 sont des projets de logements collectifs mis en place par les municipalités et/ou le gouvernement. Fukko signifie « reconstruction », « renaissance », et Jûtaku « habitat », « logement ». Semblables aux HLM, ces habitations sont destinées à une population modeste, dont le foyer a été endommagé par la catastrophe de 2011.

Projets de logements publics “ Fukuko jûtaku” à Watanoha – © Camille Cosson

Pour ressusciter Watanoha, la municipalité d’Ishinomaki projette d’implanter trois projets résidentiels de logements publics. Les bâtiments se ressemblent tous : ce sont de petits habitats collectifs en R+2 reprenant les codes de la maison traditionnelle. Invitant à la mixité sociale, chaque logement offre différents types d’appartements, allant du deux pièces à la maisonnette.

Dans ce contexte de repeuplement, l’esprit de quartier et les liens entre habitants sont présentés comme centraux dans les projets de fukko jûtaku. Concrètement, l’entrée de l’appartement a été développée selon un nouveau plan – appelé en anglais « living access type » – censé favoriser les connexions et échanges entre voisins.

Schéma de l’aménagement en « living access type », d’après une idée de l’architecte Okada Yasuaki

De plus, l’immeuble s’accompagne généralement d’un lieu commun  (集会所 shûkaisho, « meeting place ») élaboré pour réunir les habitants et organiser des événements de quartier. Dans un contexte comme celui de Watanoha, les architectes n’ont pas seulement la mission de reloger des personnes en difficulté. Ils doivent penser le bâti comme un remède aux situations d’isolement – notamment détectées après le séisme de 1995 – subies par les sinistrés.

“In the case of the Great Hanshin Earthquake, there were numerous reports of suicides and people who died alone after moving into public housing. It was obvious to researchers that the existing public housing schema was not conducive to recreating the sense of community that the victims needed.” (« The 2011 Japan Earthquake and TSunami : Reconstruction and Restoration : Insights and Assessment after 5 Years« , in Advances in Natural Technological Hazards Research, (coordination : Vicente Santiago-Fandino et al), 2018

Le chantier titanesque du réaménagement côtier

Pour la dernière étape de notre excursion à Ishinomaki, nous avons poursuivi la balade en bord de mer. Loin d’y trouver coquillages et crustacés, nous avons été saisi par un paysage d’amer béton, dépourvu d’âmes et d’arbres. Bien que préparée à ce décor inédit (notamment via cet article du Guardian), la vue imprenable sur cette forteresse anti-océan m’a tout de même donné la chair de poule.

Mur anti-tsunami le long de la côte longeant le quartier de Watanoha – © Camille Cosson

Les travaux titanesques entrepris par le MLIT (Ministry of Land, Infrastructure, Transport and Tourism) pour la reconstruction des protections anti-tsnunami sont à l’heure actuelle toujours en chantier. D’après les chiffres officiels,3 35% sont actuellement terminés, sur les 88% entrepris. Mis à part les industries maritimes, l’axe routier, et la réalisation des 2/3 du mur, aucune autre construction n’a pour le moment vu le jour en première périphérie de la côte nouvellement bétonnée. En coupant tout lien avec l’océan, cette partie de la côte a complètement déconnecté de sa vie passée. Mesure de sécurité raisonnée ou précautionnisme sévère ?

”Sea embankments, one of the proposed protection strategies against an L1 tsunami, are big and expensive and believed by some to have adverse effects on the area’s fisheries. Consequently, sea embankments have been a controversial issue, with many coastal residents questioning their necessity and effectiveness.” – « The 2011 Japan Earthquake and Tsunami : Reconstruction and Restoration », op. cit.

La raison principale de ce grand chantier de protection (et de ce déballage de béton armé) est l’application de la Two-Two Rule, règlement mis en place par le gouvernement, qui impose des mesures drastiques de sécurité aux municipalités dans leur plan de reconstruction. Il implique que les territoires ayant été inondés de plus de 2 m lors d’un tsunami de niveau 24 soit classé en zone à risques (“disaster-hazard area”), et par conséquent inconstructible pour toute habitation. Les municipalités ont alors dû identifier leur “two two boundaries” afin d’élaborer les formes de protection à mettre en place, et déterminer ainsi les zones constructibles pour les nouveaux logements. L’état des lieux présentant parfois peu de terrains constructibles (viables, ou respectant les règlements de sécurité), certaines communes ont parfois été forcé à réaliser de gros travaux de réaménagement. Ces derniers consistaient principalement en la surélévation de terrains existants, voire à empiéter sur les zones montagneuses afin d’échapper à la règle des 2 m.

Heureusement que Sea Jetter Kaito est là pour faire des drifts dans la flotte pour redonner espoir à tout le monde 

En comptant ses frontières étendues, la municipalité d’Ishinomaki regroupe de nombreux villages côtiers isolés, aux caractéristiques territoriales spécifiques. Avec 73 km² de terres inondées lors du tsunami du 11 mars 2011, elle fait partie des territoires ayant subi le plus de dégâts matériels5. La reconstruction est donc un challenge énorme pour ce territoire, et le besoin de logements pour les sinistrés, une priorité… Les travaux de reconstruction entamés depuis 2015 ont posé plus de problèmes qu’attendu par le gouvernement, entraînant un écartèlement des délais, et laissant à ces villes encore beaucoup de marge avant retrouver un équilibre humain, économique, urbanistique et financier.

  1. Notamment via plusieurs Good Design Awards remportés par des « communities » créées localement en 2012, 2014 et 2018, notamment par le studio Ishinomaki Lab, l’organisation Ishinomaki 2.0, le « Ishinomaki Children’s Community Building Club » créé par Save the Children Japan etc. []
  2. Les japonais étant de fervents amateurs de spécialités régionales, dites meibutsu 名物 []
  3. Current Status and Measures Towards Restoration and Reconstruction, Section 1, Partie II, Chapitre 1 “Initiatives towards Restoration and Reconstruction from the Great East Japan Earthquake”, Rapport du MLIT 2017 []
  4. Causé par un séisme de magnitude supérieur à 9 avec une occurrence estimé tous les 500 ans à 1000 ans []
  5. On compte notamment près de 22 000 habitations réduites à néant et 30 000 partiellement endommagées []

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