Afin de poursuivre les réflexions initiées dans le billet publié ce mardi sur les convivialités en milieux commerciaux, voici une sélection de vines où le mall est roi. Avant de se lancer, sachez que l’on considère les vidéos postées via cette application comme un vivier inestimable pour observer les pratiques de nos contemporains. Si les Etats Unis y sont sans surprise sur-représentés, ce réseau social est utilisé dans le monde entier et donne bien souvent une certaine idée des pratiques et « délires » qui essaiment d’un bout à l’autre du globe. A l’évidence, une recherche rapide avec le hashtag #mall offre une multitude de ces micro-vidéos drolatiques, toutes plus vivifiantes les unes que les autres. Disons que cet examen représente une porte d’entrée amusante dans l’imaginaire contemporain de ces antres de consommation… et de sociabilité, donc.
Dès lors, qu’y trouve-t-on ? Tout ce qu’il y a de plus classique, et c’est bien cela que nous avons apprécié à travers ce modeste sondage audiovisuel. Ce concentré d’expériences personnelles partagées représente à nos yeux tout ce qu’il y a de plus réjouissant pour nos coeurs d’urbains. De mille manières, les acteurs amateurs de ces court-métrages se réapproprient les espaces commerciaux qu’ils fréquentent quotidiennement.
Pour la faire simple, une escapade au mall du coin, c’est bien souvent l’occasion de :
– monter les escalators à contre-courant,
– déraper sur le sol en marbre luisant
– se lover contre un mannequin immobile
– répéter une choré à l’abris des vigiles
– faire les cons dans un caddie sur le parking
– squatter le lit d’exposition d’une boutique d’ameublement
– se prendre pour un modèle en vitrine
– ou bien relever des paris pour faire marrer les potes…
Tout est bon pour se mettre en scène, que l’on soit seul ou bien accompagné. Le smartphone apparaît ainsi comme une sorte d’héritier (personnalisé) de la caméra de surveillance, cet objet si caractéristique des centres commerciaux devant lesquels on dansait et grimaçait jadis. Symboliquement remplacés, ces instruments de vigilance privés sont de la sorte oubliés, niés par cette nouvelle génération de consommateurs connectés. S’ambiance alors la reconquête des centres commerciaux, ces lieux aux imaginaires soit disant épuisés… La prochaine fois que vous vous rendrez à Vélizy 2 ou à la Vache Noire, n’hésitez plus :
– faites la sieste ou la roue ;
– échangez des passes, ou tracez quelques croquis ;
– glissez sur les fesses comme dans un tobogan ;
– tapez vous des barres devant la TV…
Bref : défiez les règles ou déconnez avec vos amis, car tel est le (vrai) rôle des centres commerciaux.
Je viens de rentrer de Chine, après 8 jours passés à Shanghaï, ce post me parle plus que jamais. Avant je n’aurais pas imaginé que l’on puisse passer autant de son temps dans des mall et que ce soit une expérience plutôt sympa (il faut le dire, les mall à Shanghaï sont quand même mille fois plus beaux et agréables que notre vieux Vélizy 2 ou la Part-Dieu). On s’y promène, on va y manger dans des bons restos et on fait les idiots dans des magasins gigantesques et vides. On s’y rend même la nuit, pour rejoindre des bars en rooftop par des ascenseurs secrets. La quantité ahurissante de marchandises laisse un peu perplexe, mais c’est vrai qu’il y a un potentiel énorme de détournement et de création dans ces lieux.
Merci !