Un nouvel élément pour notre mini « observatoire » des imaginaires de l’écriture urbaine, entamé ici avec la craie et ses dérivés ! Sans être franchement très agréables à l’oreille, ces « Tattoos on this town » chantés par Jason Aldean décrivent à merveille la dimension mémorielle – et surtout impérissable – de certains écrits urbains, comme en témoigne le refrain (paroles dispo ici) :
Take a ride, look around
There ain’t no doubt
It sure left its mark on us, we sure left our mark on it
We let the world know we were here, with everything we did
We laid a lot of memories down, like tattoos on this town
Like tattoos on this town
Je vous ai mis le clip qui est assez… authentique, dirons-nous.
{traduction approximative}
Fais un tour, regarde autour de toi
Il n’y a aucun doute
La ville a laissé un trace en nous, et nous avons laissé une trace en elle
Nous avons laissé le monde savoir que nous étions là, et tout ce que nous y avions fait
Nous y avons couché de nombreux souvenirs, comme des tatouages sur cette ville
Comme des tatouages sur cette ville.
A la différence de la craie, qui se distingue par son caractère spontané et éphémère (un trottoir se transforme en espace de jeu en quelques secondes, et redevient trottoir à la première pluie), la métaphore du tatouage évoque une écriture urbaine vouée à s’inscrire dans le temps long (une gravure sur un mur prendra plus de temps mais ne disparaîtra qu’avec une rénovation quelques années/décennies plus tard).
Il serait intéressant de se demander comment des applications numériques d’écriture urbaine pourraient s’inspirer de cet imaginaire, à la manière de ce que j’avais proposé pour la craie. Ne serait-il pas pertinent d’axer l’ergonomie d’une appli sur ce distinguo entre crayonnés éphémères, graffitis de moyen terme et tatouages indélébile ? Personnellement, ça me parle pas mal… Bien plus que la country, cela va de soi ;-)